à table, la table était magnifique.
Tout y était
parfait.
Je n'avais jamais rien vu de semblable, jamais.

Une avenue claire, accueillante, infinie,
sans perte de vue : une promenade...
Entre les verres étincelants remplis d'eau si claire
les assiettes transparentes formaient de petits lacs sages
bien posés, étales.
Et les couverts ... parallèles, espacés avec attention
scandant la marche
des arbres autour des lacs
pour s'y reposer à l'abri, s'adosser un instant
pour englober le tout
les pieds nus sur la nappe blanche
la nappe d'herbe douce
où l'on s'enfonce un peu, où l'on cherche son pas
dans le sable à peine mouvant....
Partout se tait, pas un bruit, pas une figure
un calme éblouissant. L'oeil s'y fait.
Alentour, les chaises des invitations.
Claires d'attente calme.
Sur les dossiers
épinglée au velours grenadine,
figée dans un noir et blanc impeccable,
sur papier rigide glacé à outrance,
la photo de chaque invité.

 

L'eau circule.

Je me suis laissée assise sur la chaise
réservée
et sortis par la porte
du fond.

 

201202